Rénovation énergétique : près de 2,1 millions de logements ont bénéficié de travaux aidés en 2019
La rénovation énergétique a concerné 7 % du parc de logements français. Ces travaux ont permis de réduire de 1,6 % la consommation d'énergie conventionnelle. La grande majorité des logements rénovés sont des maisons occupées par leurs propriétaires.
Par Elsa Dicharry, journaliste Les Echos
/image%2F3067048%2F20220125%2Fob_9295c0_adobestock-66494335.jpeg)
Près de 2,1 millions de logements ont fait l'objet, en 2019, de travaux de rénovation énergétique ayant bénéficié d'une aide publique (certificats d'économie d'énergie (CEE), programme Habiter mieux Sérénité, crédit d'impôt à la transition énergétique), a indiqué mercredi le ministère de la Transition écologique. Cela représente 7 % du parc de logements, selon une étude de l'Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE), mis en place en septembre 2019.
Ces travaux ont souvent abouti - mais pas systématiquement - à une amélioration de la performance thermique des logements. L'ONRE chiffre à 1,6 % la réduction obtenue de la consommation d'énergie conventionnelle (par opposition aux énergies alternatives) du parc et à 7,2 TWH/an les économies d'énergie associées. Un chiffre en hausse de 25 % par rapport à 2016, début de la période étudiée. Un « volume significatif » de travaux est par ailleurs réalisé sans aide publique, note le texte sans plus de précisions.
Davantage de travaux dans le Nord et l'Est
La grande majorité des logements rénovés grâce aux aides (1,4 million) sont de maisons individuelles - le plus souvent occupés par leurs propriétaires -, 700 000 appartements ayant bénéficié d'un soutien en 2019. Les travaux « sont un peu plus fréquents que la moyenne dans les grands logements, dans ceux construits avant 2000, dans ceux occupés par des ménages aisés et surtout dans ceux ayant fait l'objet d'un emménagement récent », précise l'étude.
Elle conclut qu'il « reste d'importants gisements d'économies d'énergie dans certains segments du parc, notamment dans le parc locatif privé parmi les logements occupés par des propriétaires modestes et dans l'habitat collectif ».
Le climat plus clément dans le sud de la France incite moins les propriétaires à rénover. Les gains énergétiques sont également faibles en Île-de-France, ainsi que dans le Centre-Val de Loire, en Bretagne sud, dans le Sud-Ouest et dans les départements des Alpes. Ils sont à l'inverse plus élevés dans le Nord et à l'Est.
Les travaux les plus efficaces en matière d'économies d'énergie sont ceux portant sur les systèmes de chauffage et/ou d'eau chaude sanitaire (60 % des économies réalisées en 2019 pour les travaux aidés, une part en hausse depuis 2016). Ils offrent « une économie moyenne par logement de deux à trois fois plus élevée que ceux portant sur les parois opaques (toitures, murs et planchers) et de six à huit fois plus élevée que ceux sur les ouvertures (portés, fenêtres et volets) » indique l'étude. L'installation d'une pompe à chaleur offre en particulier de bons résultats.
Coup d'accélérateur
En matière de travaux sur l'enveloppe du bâti, l'isolation des murs par l'intérieur ou l'extérieur, « présente la plus grande efficacité moyenne ». L'ONRE précise que « bien qu'assez peu fréquemment aidés, les travaux relatifs à la ventilation génèrent souvent des gains significatifs ».
L'étude a été réalisée avant l'entrée en vigueur, début 2020, du dispositif MaPrimeRénov, qui a succédé au CITE, dont l'efficacité était contestée. L'an dernier, selon l'Agence nationale de l'habitat (Anah), 192.000 dossiers ont été déposés par des particuliers pour en bénéficier. Depuis début 2021, c'est 280.000, soit déjà plus de la moitié de l'objectif fixé à 500.000, a-t-elle indiqué mercredi. 69 % des ménages concernés indiquent qu'ils n'auraient pas entrepris de travaux sans cette aide.
Plusieurs dispositions du projet de loi Climat et Résilience - voté le 4 mai en première lecture par les députés - visent aussi à donner un coup d'accélérateur à la rénovation des passoires thermiques. En 2028, tous les logements classés F ou G dans leur diagnostic de performance énergétique seront notamment interdits de remise en location. Le texte prévoit en outre la création d'un « accompagnateur rénov' » pour accompagner les propriétaires de A à Z dans leurs projets de rénovation.